TRAITEMENT
DESCRIPTION
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La cheville est l’articulation qui unit la jambe et pied. Elle est formée :
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de l’extrémité inférieure du tibia.
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de l’extrémité inférieure de la fibula (le péroné).
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du talus (l’astragale).
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Cette articulation est entourée par la « capsule articulaire », une sorte de manchon renforcé par des ligaments qui assurent la stabilité de l’articulation.
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Les mobilités de la cheville se font principalement :
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en flexion plantaire : pointe de pied en bas.
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en flexion dorsale ou extension : pointe de pied vers le haut.
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Cette articulation est fondamentale pour la marche à plusieurs titres :
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pour l’appui au sol et l’adaptation au terrain.
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pour le passage du pas.
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L’arthrose de la cheville correspond à l’usure de l’articulation de la cheville. Cette usure touche essentiellement le cartilage. Le cartilage est le revêtement qui permet le glissement et la bonne mobilité des surfaces de l’articulation.
POURQUOI CETTE USURE APPARAÎT-ELLE ?
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Cette arthrose peut être « primitive », elle apparaît alors avec l'âge sans cause particulière.
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Cette arthrose est le plus souvent secondaire, c’est-à-dire favorisée par des anomalies architecturales.
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Cette arthrose « secondaire »peut aussi être favorisée par :
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des séquelles de traumatismes anciens ou répétés de la cheville.
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entorses de la cheville laissant persister une laxité articulaire.
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séquelles de fracture de la cheville ou de la jambe…
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Ces séquelles peuvent entraîner la survenue d’une arthrose même très longtemps après le traumatisme.
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Ou des microtraumatismes répétés, notamment sportifs.
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COMMENT DAIRE LE DIAGNOSTIC ?
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L’arthrose de cheville s’exprime tardivement par :
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des douleurs survenant lors de l’utilisation de la cheville : marche, course, station debout, conduite automobile.
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un enraidissement de la cheville diminuant les mobilités articulaires, notamment en flexion et/ou en extension.
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un gonflement articulaire par épanchement de liquide synovial.
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autres symptômes : craquements, des blocages, une boiterie…
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L’examen médical peut retrouver :
- une diminution des mobilités articulaires.
- parfois des signes en rapport avec une cause favorisante : laxité séquellaire d’entorse, déformation de l’axe de la cheville et du pied d'origine constitutionnel ou séquellaire d’un traumatisme.
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le bilan radiographique confirme le diagnostic, retrouvant :
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une diminution de l’épaisseur du cartilage articulaire : pincement articulaire produisant un rapprochement des surfaces articulaires.
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avec souvent des « ostéophytes » : becs ou excroissances osseuses bordant les surfaces articulaires .
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d’autres examens sont souvent nécessaires pour préciser les lésions, la cause éventuelle de l’arthrose et préparer l’intervention (scanner ou arthroscanner, IRM, cliché des axes des membres inférieurs, de l’axe de la cheville, échographie précisant l’état ligamentaire…).
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LE TRAITEMENT MÉDICAL
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Le traitement médical (non chirurgical) est le premier temps de la prise en charge.
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Les mesures médicales qui peuvent être proposées sont :
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la correction d’un excès de poids.
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traitements médicamenteux (antalgiques, anti inflammatoires, protecteurs du cartilage).
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de la kinésithérapie.
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le port d’orthèses plantaires (réalisées par votre pédicure podologue), de chaussures adaptées.
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des injections intra-articulaires : corticoïdes, viscosupplémentation, PRP (produits dérivés du plasma).
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LE TRAITEMENT CHIRURGICAL
Le traitement chirurgical peut être proposé quand le traitement médical n’est pas efficace.
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Dans les stades les plus évolués: arthrose sévère
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2 types d’opérations sont possibles :
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le blocage de l’articulation : l’« arthrodèse ».
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la mise en place d’une prothèse : pour remplacer les surfaces articulaires.
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Le choix est celui du chirurgien et repose sur un certain nombre de critères : âge, poids, activités régulières ou sportives du patient, cause de l’arthrose, existence d’une atteinte du reste du pied…
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Dans les stades moins évolués: arthrose débutante
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Dans certaines formes d’arthrose, on pourra également faire appel à un nettoyage articulaire de manière ponctuelle (« lavage débridement »).
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Dans les formes d’arthrose débutantes avec comme facteur favorisant une désaxation du segment jambier, il pourra être réalisée des « ostéotomies » (coupes osseuses réorientant les forces).
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Les opérations:
- En cas d’arthrose débutante ou non sévère :
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Le débridement articulaire :
C’est le « nettoyage » de l’articulation. Le chirurgien retire les « corps étrangers », les butoirs osseux…cette opération peut se faire :-
sous arthroscopie : les instruments et l’optique de la caméra étant alors introduits par de petites incisions centimétriques.
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en chirurgie classique avec une incision de plusieurs centimètres si le nettoyage doit être plus important.
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Les ostéotomies de la partie basse de La jambe : « ostéotomies supra malléolaires "
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- uniquement en cas de désaxation de la partie basse de jambe.
- cela consiste en la réalisation d’une coupe osseuse correctrice ou « ostéotomie »
(équivalent d’une fracture chirurgicale)
- pour rétablir l’axe de la cheville et tenter de ralentir l’évolution de l’arthrose en harmonisant les contraintes mécaniques sur l’articulation de la cheville.
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En cas d’arthrose ancienne ou sévère :
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L’arthrodèse de La cheville
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C’est le blocage de l’articulation de la cheville dans une position optimale en faisant consolider entre elles les surfaces abimées du tibia et talus.
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Le positionnement de la cheville dépend de facteurs comme : chaussage ultérieur, activité envisagée, morphologie propre, autre anomalie sur ce même membre.
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par une chirurgie conventionnelle avec une ou plusieurs cicatrices de plusieurs centimètres de longueur permettant d’intervenir sous contrôle de la vue.
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sous arthroscopie avec introduction des instruments et de l’optique (camera) par des incisions centimétriques ; auxquelles se rajoutent de petites cicatrices pour la mise en place du matériel (vis, plaques…).
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Principes de l’intervention :
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nettoyage du cartilage restant,
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l’avivement de l’os sous-jacent au niveau des surfaces articulaires usées
(extrémité inférieure du tibia et de la partie supérieure du talus) -
mise en contact des surfaces osseuses selon un positionnement optimal
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fixation ou blocagepar du matériel chirurgical: vis, agrafes, plaque verrouillée.
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apport d’os complémentaire est parfois nécessaire sous forme de greffe osseuse.
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Cette intervention nécessite la fixation de l’arthrodèse par du matériel (vis, plaque, clou…) pour maintenir la cheville le temps que l’arthrodèse consolide.
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Une immobilisation (plâtre, attelle…) est souvent nécessaire pendant quelques mois de même qu’une période sans appui, variable selon les cas et les techniques.
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La prothèse de cheville
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elle consiste à remplacer les surfaces articulaires usées (tibia et talus) par une prothèse articulaire. Elle se compose :
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d’une pièce métallique fixée sur la partie basse du tibia
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d’une pièce métallique fixée sur le talus
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et d’une pièce en polyéthylène (plastique) permettant l’articulation entre les deux.
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L’intervention se déroule par une incision de 10 à 15 centimètres à la partie antérieure de la cheville. Lors de l’intervention, on prépare les surfaces articulaires usées au niveau de l’extrémité inférieure du tibia et de la partie supérieure du talus (recoupe osseuse) pour permettre l’implantation des pièces métalliques de la prothèse.
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Il peut parfois être nécessaire de réaliser des gestes complémentaires selon l’origine de votre arthrose
(réparation ligamentaire, réaxation osseuse, allongement tendineux …).
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Ces gestes associés peuvent nécessiter des cicatrices supplémentaires.
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Une immobilisation peut être nécessaire pendant quelques semaines suivant l’opération et l’appui est plus ou moins rapide selon les conditions de réalisation de la prothèse et les gestes associés.
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Ces prothèses nécessitent une surveillance attentive et peuvent faire l’objet de la délivrance de documents spécifiques (« passeport de suivi »)