TRAITEMENT
DESCRIPTION
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Les orteils sont habituellement alignés les uns à côté des autres, avec un contact au sol de la pulpe de l'orteil.
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Les griffes d’orteils sont une déformation des orteils dans le plan horizontal et/ou vertical, les orteils ne prennent plus une position "normale"
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Les déformations du gros orteil (« hallux ») sont un peu à part et différentes.
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Les orteils latéraux ( du 2ème au 5ème orteil) sont formés par un squelette osseux de 3 phalanges: phalange proximale, moyenne et distale.
COMMENT APPARAÎT-ELLE ?
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Ces déformations s'accompagnent de rétractions tendineuses et/ou articulaires au sein de l'orteil.
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Ces déformations peuvent être isolées (n’atteignant qu’un ou 2 orteils) et très variées, « souples » ou au contraire fixées et dites « non réductibles »
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Les griffes d'orteils sont la conséquence le plus souvent d’une déformation du gros orteil ou de l’ensemble du pied (ex: pied creux) et parfois résultent d’une pathologie générale (neurologique notamment).
QUELS SONT LES EXAMENS NÉCESSAIRES ?
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Le diagnostic est clinique et repose sur la présence en charge (debout) d’une déformation d’un ou plusieurs orteils avec présence éventuelle de cors et/ou durillons.
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Ces déformations d'orteil(s) peuvent être la cause d’un conflit ou hyperappui douloureux des orteils entre eux, des orteils sur le sol ou dans la chaussure.
- Car les orteils possèdent beaucoup de terminaisons nerveuses.
- Car au contraire d’un appui normal entre le sol et la pulpe de l’orteil (zone charnue et amortissante), l’hyperappui sur un orteil va se faire sur une zone moins bien protégée.
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Cet hyperappui peut se traduire par une douleur et/ou une bursite et/ou une hyperkératose:« durillon » ou « cor ».
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Ces durillons peuvent se localiser sur le dos des articulations (orteil en marteau), au bien bout de l’orteil au niveau de la pulpe et de l’ongle en cas de griffe distale (orteil en maillet), ou sur le bord des orteils (dans les conflits entre les orteils) formant un « œil de perdrix ».
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Ces durillons peuvent évoluer vers des ulcérations cutanées ( plaies) pouvant être à l’origine d’infection osseuse (« ostéite »), d’infection articulaire (« arthrite »), ou d’infection des tissus mous(« phlegmon »).
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Un bilan radiographique est indispensable en cas de consultation avec un spécialiste.
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Les radiographies du pied sont impérativement réalisées en charge (debout).
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Parfois, en complément, l’échographie pourra être utile pour étudier les ligaments (plaques plantaires), les tendons et les tissus mous.
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Le scanner et l’IRM pourront étudier les structures osseuses et tissulaires, si besoin en complément.
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LE TRAITEMENT MÉDICAL
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l'adaptation du chaussage: des chaussures larges et souples, ou même de chaussures spécialisées (CHUT) limitent le conflit ou l'hyperappui sur les orteils et les zones douloureuses.
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La réalisation d'orthèses plantaires (ou semelles orthopédiques) et/ou d'«orthoplasties» par un podologue: les semelles orthopédiques sont réalisées sur mesure par un podologue pour diminuer les douleurs en déchargeant les zones douloureuses et en rééquilibrant les appuis au sol. Les orthoplasties sont de protecteurs sur mesure pour protéger les orteils entre eux ou des zones de conflit.
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Des séances de rééducation : des exercices d’étirement pour lutter contre les déformations peuvent dans certains cas être utiles en association avec les mesures précédentes.
LE TRAITEMENT CHIRURGICAL
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Le traitement chirurgical peut être proposé quand la déformation est trop importante ou si les mesures précédentes sont insuffisantes pour un soulagement efficace.
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La correction de ces griffes peut faire appel à 2 « types » de chirurgie.
- La chirurgie conventionnelle (dite à « ciel ouvert ») : par une incision de quelques centimètres sur les tendons, les os ou les articulations sous le contrôle de la vue.
- La chirurgie percutanée : par des incisions de seulement quelques millimètres, sur les tendons, les os ou les articulations à l’aide d’instruments spécifiques, et sous contrôle radiologique pour les gestes osseux.
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Ces 2 types de chirurgie ne s’opposent pas et sont parfois associées dans une même intervention. Le choix dans leur utilisation dépend principalement de votre déformation et de votre chirurgien.
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Le but de la chirurgie des griffes d’orteil est de pouvoir intervenir sur toutes les composantes de la déformation, tendineuses, osseuses ou articulaires.
Les gestes osseux et articulaires:
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« L’ostéotomie » (raccourcissante ou non) : repose sur une coupe osseuse (« ostéotomie ») d’un segment osseux (phalange) pour le faire consolider dans une position corrigeant la déformation.
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« La résection arthroplastique » : repose sur l’ablation (« résection ») des surfaces articulaires laissant un espace laissé « vide » qui se comble en quelques semaines par une cicatrise fibreuse qui contribue au maintien de la correction.
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« L’arthrodèse » (avec ou sans implant) : repose sur le blocage et la consolidation de l’articulation dans la bonne position soit par une broche temporaire, des vis ou des implants (métalliques ou non). Parfois, notamment pour certaines broches, celles-ci peuvent être apparentes pour être retirées quelques semaines plus tard. Certains autres matériels sont destinés à rester implantés.
Les gestes tendineux:
« Les ténotomies » : reposent sur la section complète de tendons rétractés.
« les allongements tendineux » : reposent sur l’allongement de certains tendons pour diminuer la traction.
« Les transferts tendineux » : reposent sur la déviation d’un tendon rétracté (qui pérennise pour le réinsérer en un endroit où il luttera contre la déformation.
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D’autres techniques beaucoup moins utilisées sont non détaillées ici (prothèse articulaire, résection des têtes métatarsiennes, arthrolyses, réparation de plaque plantaire.)
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A signaler : « les amputations » sont une solution extrême… mais qui dans des cas extrêmes... Dans des griffes très rétractées, irréductibles, infectées ou chez des patients fragiles constituent une solution fiable et rapide pour retrouver un soulagement complet.